2. Axiome HIP

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«Une chose n’a pas d’existence dans l’absolu, elle n’existe que par rapport à d’autres choses»

Gilles  Deleuze

Une chose ne peut pas exister indépendamment de toutes conditions de temps, d’espace et de connaissance. En effet, si nous étions placés dans un absolu fictif, sans couleur ni odeur, sans haut ni bas, sans passé ni futur, sans aucun lien possible à quelque chose d’extérieur, nous perdrions la notion de qui nous sommes et de l’information que nous pensons détenir. Il n’y aurait plus le froid pour nous permettre de comprendre le chaud, ni “ce qui n’est pas” pour permettre à “ce qui est“ d’exister : sans tout ce que nous ne sommes pas, nous ne serions pas qui nous sommes!

Voilà qui semble évident, cependant “tout ce que nous ne sommes pas” et ces “autres choses” existent également par rapport à tout ce qu’elles ne sont pas et ainsi de suite… Par conséquent se pose la question de l’amorçage. Par exemple, on comprend que l’orbite de la lune doit son équilibre entre la force centrifuge et la force d’attraction, qu’il en va de même pour l’orbite de la terre autour du soleil, et ainsi de suite… Mais autour de quoi le premier système tourne-t-il ? Par rapport à quelle autre chose la première chose peut-elle exister ?

La question de l’amorçage semble sans réponse, du même désintérêt que celle de l’oeuf et de la poule. On peut s’arrêter là, comprendre qu’une chose est déterminée par ses liens avec d’autres choses, et que le monde est fait d’au moins deux concepts : des choses et des liens. Mais se serait passer à côté de la véritable portée de l’axiome.

Une chose existe par rapport à d’autres choses, autrement dit, une chose est ses liens avec d’autres choses : chose = liens de choses, chose = liens de (liens de …), et finalement : chose = liens de liens. Ce que l’on nomme “une chose” est en fait un ensemble de liens.

«La théorie quantique bouleverse la conception de l’élémentarité. Le plus petit élément constitutif du réel n’est pas une chose, c’est un rapport, une relation, une interaction» 

J-P Baton et G. Cohen-Tannoudji , L’horizon des particules.

A ce stade de l’explication, la question de l’amorçage n’est pas résolue (voir la page Noyau), mais l’axiome sur lequel s’appuie le procédé HIP laisse supposer une modélisation possible des choses par l’utilisation d’un seul concept, le Lien (écrit avec une majuscule pour montrer qu’il fait référence aux liens de l’axiome, aux hiplets).

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